Boitard de Pontein.                               157
qui faifoit des violences. Que ledit particulier fe feroit débattu contre eux et auroit excité la populace de fe jeter fur eux. Que voyant qu'il n'étoit pas en état de fe défendre contre la populace qui commençoit à fe faifir de pierres pour tomber fur eux, et ledit particulier s'étant jeté fur le fufil d'un de fés ioldats pour le lui arracher, dont il s'eft même bleffé à la joue gauche avec le bout du canon, lui, comparant feroit entré dans la maifon dudit fleur Pontau avec ledit particulier et fés deux foldats jufqu'à ce que nous foyons arrivé, ayant appris qu'on nous avoit envoyé requérir.
Eft auffi comparu lieur Florimond-Claude Boizard de Pontau, bourgeois de Paris et entrepreneur de l'Opéra-Comique, demeurant en la maifon où nous fommes : Lequel nous a fait plainte contre ledit particulier arrêté et dit qu'il y a environ une heure ledit particulier arrêté conduifant fa charrette-auroit donné un coup de fa verge au travers du vifage d'un de fés garçons, nommé Guillibert, lequel s'étant plaint de la brutalité dudit particulier qui lui auroit entre autres donné un coup de poing dans le dos. Que ledit Guim-bert étant rentré chez le plaignant, ledit particulier feroit venu frapper à fa porte avec violence. Que le plaignant lui ayant ouvert, ledit particulier lui
auroit dit ces mots : « B.....de Jeanf...... où eft ton b.....de garçon que
je l'affomme ? » Que le plaignant lui en ayant demandé le fujet, il lui auroit dit ces mots : « Ce n'eft pas un f.... gueux comme toi qui m'en em> pêcheroit. » Pourquoi lui plaignant auroit fermé fa porte fur le nez dudit particulier pour éviter la fuite de fés infultes. Que peu de tems après le lieur Favart, voulant fortir de chez le plaignant, auroit trouvé à fa porte ledit particulier arrêté qui, fe feroit jeté à fon vifage en lui difant ces mots : « Eft-
ce toi, petit b.....d'habillé de noir qui voudrois te mêler à la querelle ? »
Que le fleur Favart auroit crié au fecours, étant tenu par ledit particulier. Qu'à l'inftant le nommé François, un de fés garçons, auroit été au fecours et auroit reçu un coup de pierre dudit particulier fur l'œil droit Que lui dépofant auroit fait rentrer ledit fleur Favart et ledit François chez lui pour éviter que la populace ne fonçât dans fa maifon. Que lui plaignant auroit été furpris de fe trouver affailli de pierres dans fa maifon, dans fés vitres, et d'entendre dire par ledit particulier à la populace : « Il faut affommer ces
b......-là ! » Qu'il a fur-le-champ envoyé chercher la garde, laquelle étant
venue, il auroit par la fenêtre requis le fergent de faire arrêter ledit particulier, lequel s'étant débattu et ayant ameuté la populace pour tomber deffus, il auroit ouvert fa porte pour éviter le danger qui auroit pu arriver fl les archers eulTent tiré et ils ont fait entrer ledit particulier jufqu'à notre arrivée. Pour­quoi il nous rend la préfente plainte.
Signé: Boizard de Pontau.
Eft auffi comparu Jean Coulin, maître boulanger à Paris, demeurant fau­bourg St-Martin, au coin de la rue des Récollets : Lequel nous a fait plainte contre cinq quidams domeftiques du fleur Pontau et contre ledit fleur Pontau de ce que, fans fujet,- ledit fleur de Pontau a infultë ledit plaignant et a fait